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Archives de Catégorie: Communauté

Numérique : comment dépasser l’effet Wahou (jusque l’infini et au-delà) ?

30 jeudi Nov 2017

Posted by Jean-François CAUCHE in Communauté, Expériences, Fablab, Hackerspace, Logiciel libre, Méthodes, Réflexions

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Je n’étais pas très grand quand j’ai pu découvrir ce qu’était la visioconférence bien avant que l’on parle d’internet. Je me souviens de chapiteaux installés par France Telecom sur la place de Béthune, la ville où j’ai grandi et, du haut de mes 10 ans en 1986, je naviguais entre les différents prototypes présentés. Il devait y avoir le premier téléphone portable mais je ne m’en souviens plus. À la même époque, le maire de la ville, Jacques Mellick, faisait élever dans le quartier du Mont Liébaut l’IRCOM (Institut Régional de Communication). J’ai eu le privilège de le visiter et mes yeux ébahis ont pu découvrir des dizaines d’ordinateurs implantés un peu partout dans les salles, un espace bourré d’écrans et de « racks » qui devait préfigurer ce que serait un data center et, dans chaque salle, un décor digne d’un film de science-fiction. Inutile de vous décrire mon excitation. Elle était à son comble. Je n’ai malheureusement pas pu profiter du lieu, celui-ci ayant été ravagé par un incendie en 1989.

Ce fut mon effet « wahou », mon entrée dans le numérique. Par la suite, j’ai eu de la chance. Le fait de pouvoir aller régulièrement au théâtre m’avait poussé à plonger dans les bacs de musique classique, contemporaine et électronique de la médiathèque plutôt bien fournie. Mon père disposait dans ses bureaux d’ordinateurs que je squattais régulièrement, ayant dans mon cartable plutôt qu’un goûter un paquet de disquettes 5″1/4 acheté au centre commercial du coin. Enfin, mon collège possédait des ordinateurs un peu poussifs mais que j’appris rapidement à maîtriser grâce aux ouvrages de la médiathèque et à quelques magazines informatiques. Je me repens d’ailleurs en ces lignes (mais il y a prescription) d’avoir régulièrement « bidouillé » en cours de maths de 6éme lors des séances informatiques en modifiant le code source des programmes et leurs variables. De même, non, le « serveur » qui administrait la quinzaine de MO6 de la salle n’était pas capricieux ; j’en prenais simplement le contrôle. Par la suite, j’eus rapidement mon propre ordinateur (et même une imprimante, ce qui coûtait un bras à l’époque) et mes professeurs purent enfin goûter une accalmie bien méritée.

« Avoir de la chance » ne devrait pas être une condition. Je suis conscient d’avoir été privilégié et c’est loin d’être le cas de tout le monde. À l’époque, il n’était pas toujours si facile d’accéder au numérique malgré le déferlement des ordinateurs personnels (Amstrad, Amiga, Atari…) et des premières consoles (Atari 2600, NES, Master System…). Je rencontre parfois des personnes de ma génération qui ont tâté elles-aussi du BASIC, voire de l’Assembleur, non sans nostalgie. De mon temps, les jeunes… 😉

Le matériel informatique est aujourd’hui à profusion, ne serait-ce qu’au travers des téléphones portables dont on change comme de chemise (et c’est bien dommage) sans en avoir tiré un centième des possibilités. L’effet « wahou » se démocratise au travers de nombreuses initiatives et d’ateliers éphémères. Je suis moi-même amené à intervenir dans différents lieux pour quelques heures et la magie s’opère. Ensuite, est-ce que l’on a la chance ou pas de disposer du matériel nécessaire chez soi, d’être entouré de personnes pouvant nous aider, de vivre dans un environnement inspirant ou tout simplement d’avoir du temps de cerveau disponible pour cogiter non sur les soucis du quotidien mais sur de fantastiques projets ? La question ne devrait pas se poser. On ne peut pas agir à tous les paliers mais il est important de créer de prime abord des conditions qui permettent de faire perdurer cet effet « wahou ».

Que l’on s’entende bien cependant : je ne dénigre pas l’effet « wahou ». Il est nécessaire et primordial. Sans étincelle, pas de feu… Mais sans papier, petit bois et bûches, pas de feu non plus…

Comme d’habitude, pas de recette miracle mais quelques pistes de réflexion.

Primo, n’utiliser que des ressources disponibles facilement, voire gratuitement. En cela, les logiciels libres constituent une solution optimale. Je me souviens il y a plus de 10 ans avoir refusé d’animer un atelier consacré à la musique électronique. Motif : l’apprentissage d’une vingtaine d’heures allait bénéficier d’un matériel et de logiciels hauts de gamme dans un studio éphémère. Une fois l’atelier terminé, basta ! On laisse les jeunes sans ressources pour poursuivre. Rien ne me fait plus plaisir que de les entendre dire durant l’atelier « je vais continuer chez moi » et ce, quel que soit le milieu social. Bonjour Scratch, Code.org et l’extraordinaire catalogue de logiciels libres constitués par l’association Framasoft, Framalibre. Idem pour la documentation : ne pas partir sans laisser de pistes ou quelques liens.

Secundo, concrétiser. Attention ! J’ai bien écrit « concrétiser » et non pas « tangible » comme la mode le veut actuellement, n’en déplaise aux tenants des fameuses « interfaces tangibles » (une télécommande est une interface tangible pour info…) . Bien que les deux termes soient présentés comme synonymes, il n’en est rien dans l’esprit. Tangible, c’est pouvoir toucher, être face à un objet qui existe. Concret est un peu plus philosophique et, à mon sens, plus intéressant. L’utilisation du terme « tangible » semble plus réanimer un vieux débat inintéressant entre manuel et intellectuel, entre ceux qui fabriquent et ceux qui ont le nez dans l’ordinateur. C’est bien la question dont on se fiche. L’important est de concrétiser, c’est-à-dire de créer de l’intérêt pour l’apprenant, pour qu’il ait envie de poursuivre. Parlons par exemple de mathématiques et de géométrie. S’il utilise un théorème quelconque pour modéliser et imprimer une forme en 3D ou développer une animation en Processing ou, plus hardcore, coder un script bash pour vérifier la faisabilité d’un triangle en fonction de la longueur des trois côtés, l’important n’est pas le résultat mais bien l’intérêt qu’il y trouve. Je me souviens d’un collégien qui m’avait envoyé balader lors d’un atelier code tout au long de l’année scolaire. Je me suis cassé les dents plusieurs fois jusqu’à ce qu’il m’explique qu’il faisait du rap. Ok ! Nous avons codé les rythmes et il s’est raccroché au groupe.

Tertio, créer des espaces de créativité, des « hackerspaces ». Plus facile à écrire qu’à faire car tout dépend non pas de votre bonne volonté, mais de celle du commanditaire. Sans avoir l’air de jouer au commercial ou de donner des injonctions, j’essaie toujours de m’intéresser à leurs projets futurs. Que va devenir l’espace que nous avons utilisé ? Quels sont les ateliers proposés ? Y a-t-il un accès libre ? Si un projet plus large est possible, tant mieux. Aidez-le à grandir, à tendre vers le hackerspace, c’est-à-dire un espace de possible, de créativité, de partage de ressources, de connaissances, de matériel, de culture…

Enfin, est-il utile de l’écrire ? Certes, on peut avoir une tendance solitaire (mea culpa ou pas 😉 ) mais il est souvent difficile de faire bouger les choses seul. S’il est possible de créer de la communauté autour d’un projet, il y a de fortes chances que l’action se poursuive. Trois-quatre gamins qui se retrouvent régulièrement dans une médiathèque, c’est déjà une communauté que bien souvent vous retrouvez sur d’autres événements. Autant en profiter et les aider à grandir sans oublier d’impliquer les intervenants, animateurs, parents… qui les entourent.

Scratch Conference 2017 à Bordeaux

21 vendredi Juil 2017

Posted by Jean-François CAUCHE in Éducation, Code, Communauté, Evénements, Scratch

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Étiquettes

Bordeaux, scratch, ScratchConfBdx2017, ScratchConference

Il est impossible de résumer en un seul article la Scratch Conférence de Bordeaux. Il en faudrait plusieurs et ils ne manqueront pas par la suite. La fête bat son plein à l’Université de Bordeaux, ainsi qu’au marché des Douves et l’on navigue ou plutôt naviguait entre de nombreuses conférences et ateliers. Plaisir de retrouver la communauté, d’échanger avec d’autres utilisateurs, de découvrir de nouvelles techniques, de nouvelles méthodes, de partager les expériences et se plonger dans un univers extrêmement riche. Ce n’est pas que Scratch ; c’est tout le domaine informatique sous l’angle du code, avec son histoire et sa culture qui se retrouvent dans ce melting-pot de quelques jours. Les questions fondamentales n’ont pas manquer et la conférence a permis de rappeler les enjeux de l’apprentissage de la technologie au-delà des effets de mode ou marketing que l’on peut connaître aujourd’hui. Il y a bien un enjeu culturel et social et il s’agit de l’affirmer et le réaffirmer au jour le jour dans nos actions.

Merci à tous ! Ce fut un énorme moment… Qui me motive encore plus à poursuive mes projets.

Je l’avoue : la fatigue se fait sentir et je ne saurais détailler très précisément tout ce que j’ai pu voir. Les articles suivront. En attendant, visite en images de la Scratch Conférence !

Que pouvait-on y découvrir ?

Se confronter à une installation faites de lampes à leds permettant d’expliquer le fonctionnement d’un ordinateur, le coeur même de la machine et des traitements en binaire.

Faire connaissance avec Vibot le robot dont les aventures permettent aux enfants d’appendre le code pas à pas et de manière ludique.

D’avoir 6 ans et non plus 41 lors d’un atelier consacré à ScratchX, Arduino et le monde physique au travers du DIY et du collage de feutrines (I love feutrines !).

Rappeler la philosophie de Scratch qui fait toute sa saveur et son originalité.

Rencontrer, non sans émotion, Cynthia Solomon, l’une des créatrices du langage Logo. J’ai réalisé qu’elle m’avait permis de nombreuses choses et qu’elle avait avec Seymour Papert en quelque sorte designé ma vie, ma passion, mon travail (et vous pouvez remarquer que travail arrive en dernier 😉 ).

S’initier à une approche différente du langage des technologies permettant d’éviter les querelles de chapelle entre enjeux politiques et enjeux des apprentissages.

Découvrir comment allier Scratch et robotique.

Faire le pont avec les fous de Minecraft et le langage Java.

Minecraft

S’initier à la collaboration et à l’auto-évaluation.

Collaboration

Partager des activités numériques sans ordinateur, ici la constitution de cadavres exquis au travers d’un algorithme.

cadavres exquis

Découvrir des projets liés à Scratch et au handicap.

Scratch 4 Disability

Partager des histoires personnelles et la naissance de notre passion pour le code.

Histoires personnelles

Réaffirmer la présence de l’Afrique et de ses nombreuses initiatives dans la communauté Scratch, tout en construisant de nombreux liens.

Scratch Africa

Mais aussi, plus surprenant, assister et participer à une pièce de théâtre portant sur les algorithmes.

Théâtre

Et surtout découvrir la formidable performance de l’artiste Zoé Philpott qui nous a fait vibrer au travers de la vie d’Ada Lovelace, la première programmeuse de l’histoire de l’humanité.

Performance Zoé Philpott

Selfie

Chacun cherche son chat : Scratch 3.0 est annoncé #scratch3

20 jeudi Juil 2017

Posted by Jean-François CAUCHE in Communauté, Scratch

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Ce mercredi 19 juillet avait lieu lors de la Scratch Conférence 2017 à Bordeaux, la présentation d’une preview de Scratch 3.0. L’événement fort attendu a non seulement permis de découvrir les avancées de l’environnement de développement dédié aux enfants (mais pas que) mais aussi de mettre les mains dans le cambouis au travers d’une pré-version accessible en ligne qui ne manque pas de bonnes nouvelles.

La première est l’abandon de Flash dans le développement de Scratch pour se tourner vers des solutions plus « friendly » utilisant HTML5 (Javascript / CSS), ce qui permet à Scratch 3.0 d’être compatible avec les dispositifs mobiles (smartphones, tablettes) en sus des systèmes d’exploitation Windows, Linux et Mac OS X. Ce choix facile aussi l’intégration de Scratch 3.0 dans l plupart des navigateurs existants. Concernant les tablettes, l’équipe de développement de Scratch prévoit la création d’applications natives par la suite.

L’accessibilité a aussi été revue avec le support des langues se lisant de droite à gauche, ainsi que la possibilité d’utiliser des « screen readers » pour les personnes non voyantes ou mal-voyantes.

La compatibilité des projets issus de Scratch 2.0 est assurée, contrairement à ce qui s’était passée en passant de Scratch 1.4 à Scratch 2.0. L’import de projets 2.0 peut d’ailleurs se faire dans Scratch 3.0 en ajoutant simplement dans l’url l’identifiant du projet 2.0, ce qui évite la fastidieuse opération de sauvegarde puis d’import entre les deux versions (beaucoup plus facile à expliquer aux enfants… 😉 ). Par ailleurs, les projets ScratchJR seront compatibles avec Scratch 3.0 et la grammaire horizontale (ScratchJR mode) sera automatiquement traduite en grammaire verticale (mode par défaut de Scratch).

L’interface générale (comme on peut le voir sur la capture d’écran) reprend quant à elle le design de la première version en plaçant à gauche les commandes et les scripts, plutôt qu’au milieu et à gauche pour la version actuelle. Cela correspond à l’interface de la plupart des environnements de développement actuels et facilitera donc le passage de l’enfant ou de l’adolescent à un autre langage par la suite.

Quoi de neuf au niveau des commandes ? Scratch 3.0 supporte la synthèse vocale mais aussi la reconnaissance vocale. Cependant celle-ci sera limitée aux langages supportés par l’API du navigateur. Celle de Chrome par exemple permet de reconnaître 14 langages différents. Une extension pour Spotify est prévue. Enfin, Scratch 3.0 intègre de nombreuses commandes dédiées à l’IoT (Internet des Objets) et permettra de piloter nativement des dispositifs comme des robots, des plateformes de domotique ou de prototype électronique comme Arduino.

Cerise sur le gâteau, une fonction « undo / redo » a été ajoutée. C’en est fini des scripts qui disparaissent suite à une erreur humaine et que vous ne pouvez que pleurer.

Il faudra cependant être patient car Scratch 3.0 ne sortira que dans à peu près 6 mois en version alpha. La version officielle ne devrait voir le jour qu’en septembre 2018.

En attendant, l’équipe de développement permet de tester une pré-version au travers de leur GitHub (https://llk.github.io/scratch-gui). De nombreuses choses ne sont pas encore intégrées. Il est donc inutile de s’alarmer sur la disparition de telle ou telle fonction. Elle n’a la plupart du temps pas encore été ajoutée. Le code est open source et il est possible d’interagir avec l’équipe par exemple au travers de Twitter en utilisant le hashtag #scratch3. Les recommandations, les rapports de bugs sont les bienvenus, en particulier sur les projets 2.0 qui ne fonctionneraient pas dans la version 3.0. Rejoignez l’aventure…

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J'avoue tout. J'ai fait des cours pénibles, j'en ai fait des géniaux... J'essaie de comprendre. Je partage mon expérience. ;-)

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@jeffakakaneda
Consultant - formateur - animateur en Usages Innovants pédagogiques et technologiques

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